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Carnet

Poems — Poèmes

Here you'll find a selection of poems I wrote in French (audio and written versions).

Sur cette page se trouve une sélection de mes poèmes (à lire et à écouter).

Autour du cou, la muse se meurt sur un lit d'étés

Elle broie l'ennui, fait tenir les bords du monde,

A la naissance du sein, une tombe lui colle au corps

A l'innocence elle vient se greffer


Autour du cou, la muse à la rosée des esquisses

Souffle sur la médiocrité, et éprouve en ses os

La frontière des poètes — l'agacement sur la peau

Les vagues successives appartenant au vice


Autour du cou, la muse craquèle au vent

Elle se réinvente et s'effondre en naïvetés

"Grave mon nom, l'Amour, je veux m'y engouffrer

J'échangerai mes bras, mes flancs contre un peu de temps."



Je me perds en brièveté et demande à l'ombre ce qu'elle sait de moi. J'ai son silence en réponse — c'est qu'elle s'applique à ne rien insinuer, mais tout se fige en moi comme si je n'avais même pas mon propre corps dans lequel m'abandonner.


Je brode, je brode à la recherche de mes contours, tente de me construire une seconde peau avec des filaments alors que la première part en lambeaux et s'assèche dans la neige et le vent. Tout l'ensemble s'effrite — on peut à peine distinguer une silhouette. Je me sens fondre dans la vie tel un flocon sur des lèvres mordues par l'hiver.


Je pousse les bords du petit monde que je connais sans réussir à faire une percée.


"Tu brodes, tu brodes à la recherche de tes contours, dit l'ombre, sais-tu seulement qu'il est bouleversant pour tout enfant d'entendre sa mère pleurer ?"

S'anesthésier dans la distance, c'est laisser place à l'enlisement. Il faut prendre à bras le corps le risque de déplaire à ceux qui ne jurent que par ce que d'autres ont posé avant eux, oser se resensibiliser près des cœurs meurtris et reconnaître que le désengagement organisé est une obscénité.


Qui es-tu pour ne pas voir que le rapprochement fait sens par tous les pores —

que la prétention aggrave et qu'elle inhibe l'éclosion du soi ? Que fais-tu des récits effroyables dont témoignent les foudroyés, de la dignité que tu ne cesses de leur priver ?

Tends l'oreille car ils donnent de la voix et que la beauté ne meurt jamais.

Écoute le bruit des choses accablantes pour laisser éclore une fin pour un début.

Tu débordes, tu sais, de papiers et de plumes.

Changeons l'Histoire, veux-tu ? Dépassons tes bornes pour en incarner de nouvelles.

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